Empire of Sin est un jeu de gestion se déroulant à Chicago durant la fameuse période de la Prohibition aux Etats-Unis. Vous allez être amené à choisir dès le début un personnage parmi toute une galerie de gangsters. Si certains d'entre eux sont des personnages bien réels à l'image d'Al Capone, d'autre en revanche sont totalement fictifs. Chaque protagoniste possède ses propres caractéristiques et ses bonus. Ainsi ce brave (non) Al Capone permet de profiter de réductions sur le coût de production des brasseries et il possède par exemple un bonus diplomatique permettant d'avoir un gain de réputation. L'objectif du jeu est assez grisant puisque l'on part de quasiment rien pour finir par devenir le mafieux le plus respecté de la ville. On a un peu l'impression d'avoir notre propre épopée Peaky Blinders. Au départ personne ne sait vraiment qui vous êtes, et puis au fur et à mesure les autres gangsters commencent à vous craindre et vous finissez par avoir un véritable Empire de la mafia.

"En Sicile, les femmes sont plus dangereuses que les coups de fusil"

Chaque début de jeu commence de manière différente avec une introduction personnalisée selon le type de votre personnage. Mais peu importe votre choix, vous avez la possibilité de suivre un tutoriel plutôt complet qui permet de saisir la substantifique moelle du jeu. D'ailleurs celui-ci vous permet d'acquérir vos premiers établissements et de comprendre les ficelles du métier. Le jeu se découpe en deux gros morceaux, à savoir une partie gestion pure et une partie combat.

La partie gestion permet de se déplacer librement dans la ville de Chicago par quartier, c'est là que vous allez devoir augmenter votre influence et vous faire de l'argent, discuter avec les autres familles de gangsters et recruter des personnages pour vous servir d'homme de main pour le combat et vous suivre dans vos coups fourrés. Vous avez au choix la possibilité d'attaquer directement des lieux appartenant à d'autres clans de gangsters (c'est généralement la voie la plus compliquée) ou bien vous pouvez tenter de vous approprier des entrepôts. Il s'agit de zones neutres à "capturer" qui permettent par la suite de se transformer en hôtel, en bordel ou encore en casino. Chaque établissement peut être amélioré pour faire plus de bénéfices et cela peut par exemple passer par le recrutement d'un orchestre ou un changement de décoration pour rendre un lieu plus attractif. Il est aussi possible de recruter plus de gardes pour améliorer la sécurité d'un lieu car d'autres familles n'hésiteront pas à s'en prendre à vos biens.

"J'ai buté mon premier gars a l'âge ou tu pissais encore au lit"

La ville est découpée en quartiers et l'objectif à terme est d'avoir la plus grosse influence et pourquoi pas devenir propriétaire d'un quartier en question. Via un menu il est possible de voir quelles sont les factions qui sont actives et de connaitre ainsi votre progression dans le contrôle de celui-ci. Plus vous avez de réputation, plus les portes s'ouvrent à vous. Vous pourrez ainsi recruter des hommes plus qualifiés pour vous servir et avoir accès à du meilleur équipement. Notons tout de même que le recrutement a tout de même quelques barrières et il n'est pas possible de recruter n'importe qui selon la composition actuelle de votre groupe. Certains refuseront par exemple de vous aider car ils ne s'entendent pas bien avec d'autres membres de vos groupes. Ceci permet d'apporter une petite dimension de réflexion et cela vous force à ne pas faire n'importe quoi.

Pour garantir le succès de vos missions il est possible d'améliorer votre personnage principal ainsi que ceux qui vous accompagnent. Pour cela vous avez à travers la ville la possibilité d'accéder à un marché noir qui permet d'acheter des armes, munitions et matériels. On saluera de ce côté-ci le travail réalisé avec tout un arsenal d'époque très réaliste. Cela peut aller du classique pistolet Colt 1911 à la mitrailleuse Lewis en passant par le Mosin-Nagant. Il y en a pour tous les goûts et pour toutes les situations. Evidemment chaque arme possède ses propres "bonus" et attributs. Le volet gestion du jeu se relève intéressant et on prend vraiment plaisir à grimper les échelons. La montée en puissance se fait réellement sentir et elle est grisante. Dommage que la partie combat ait du mal à suivre.

L'art et la manière

Dès le tutoriel on sent que le combat ne va pas être le point fort du jeu. Car si le titre offre pas mal de possibilités à l'image d'un Xcom qui reste un modèle du genre, on est loin de son côté irréprochable dans son rendu et sa mise en place. Il est par exemple effectivement possible de mettre en place une couverture ou un mode vigilance mais de nombreux bugs viennent entraver leur mise en oeuvre. Ainsi les ennemis peuvent parfois passer outre les couvertures, et il n'est pas rare que votre personnage traverse un bout de décor ou subisse de sérieux problèmes de fluidité pour se déplacer.

Globalement le combat manque cruellement de dynamisme et sa mise en scène n'est pas assez bonne pour apporter un intérêt sur le long terme. Dans un Xcom-like, le combat est primordial et il tient en haleine du début à la fin. Ici, on se retrouve à vouloir boucler à la hâte un affrontement pour passer à autre chose car le jeu ne réussit pas à vous accrocher suffisamment.

Empire of Sin souffre aussi de problèmes plus profonds comme la possibilité étrange de pouvoir rusher un chef de clan très rapidement dans le jeu afin d'avoir l'opportunité bien trop rapide de récupérer tout son empire. Difficile de savoir s'il s'agit d'un bug ou d'une possibilité de gameplay mais force est de constater que cela a tendance à "casser le jeu".

Au final Empire of Sin n'est pas mauvais en soi évidemment, mais il en ressort comme une sensation d'inachevé et on finit par se lasser et ne plus vouloir y retourner.

CONFIGURATION PC UTILISEE POUR LE TEST
  • Carte Mère : ASUS Z490-A Serie Prime
  • Processeur : INTEL Core I9 10900K
  • Carte graphique : RTX 3070 Founders
  • RAM : CORSAIR Dominator Platinum RGB 32 Go DDR4
  • Stockage : CORSAIR SSD NVMe 2 960 Go
  • Refroidissement : CORSAIR Hydro H100I Platinium
  • Alimentation : CORSAIR HX 850 Watts
  • Boitier : CORSAIR 4000D Airflow